"Bambino" ou "Il venait d'avoir 18 ans", ce sont des mots d'amour de Dalida pour les hommes qui ont partagĂ© sa vie. PathĂ© Sveva Alviti et Niels Schneider dans les rĂŽles de Dalida et Jean Sobieski. PathĂ© MUSIQUE - Dalida aurait eu 84 ans le 17 janvier prochain. Trente ans aprĂšs sa mort, Lisa Azuelos a dĂ©cidĂ© de raconter sa vie. Celle de la chanteuse certes, mais surtout celle d'une femme amoureuse pour qui "la chose la plus importante c'est l'amour". "Je voulais la prĂ©senter en tant que femme", explique la cinĂ©aste. Dans son biopic "Dalida" en salles ce mercredi 11 janvier, la rĂ©alisatrice revient sur la quĂȘte d'amour de la chanteuse aux "r" qui roulent. Si certains protagonistes de ses chansons n'ont rien Ă voir avec les hommes de sa vie comme "Gigi l'amoroso" la chanson a Ă©tĂ© inventĂ©e par une de ses collaboratrices et inspirĂ©e d'un jeune homme, Giuseppe, rencontrĂ© en Tunisie et que tout le monde surnommait "Gigi", d'autres ont un lien avec ses amours. En 54 ans, l'interprĂšte de "Mourir sur scĂšne" s'est lancĂ©e passionnĂ©ment dans de nombreuses histoires. Parmi elles, cinq sont prĂ©sentĂ©es dans le film de Lisa Azuelos. Ă travers ces romances, on redĂ©couvre cinq hommes Lucien Morisse, Jean Sobieski, Luigi Tenco, Lucio et Richard chacun d'eux se cachent une ou plusieurs chansons. Lucien Morisse - "Bambino" AFP AFP Il est l'homme qui a lancĂ© sa carriĂšre. Ă l'Ă©poque directeur des programmes d'Europe 1, il tombe sous le charme de la diva en la dĂ©couvrant sur scĂšne en 1956. DĂšs lors il n'a plus qu'une obsession, faire de sa bien-aimĂ©e une star. L'une des premiĂšres chansons qu'il lui propose n'est autre que "Bambino". TirĂ©e de la chanson napolitaine "Guaglione", elle est retravaillĂ©e en français par le parolier Jacques Larue qui a créé la version que l'on connait aujourd'hui. Ă l'origine destinĂ©e Ă Gloria Lasso, c'est grĂące Ă l'influence de Lucien Morisse qu'elle est revenue Ă la chanteuse d'origine Ă©gyptienne. DĂšs qu'il a appris l'existence de ce titre, il fut mis de cĂŽtĂ© pour elle. Dalida enregistre le titre qui deviendra son premier tube le 28 dĂ©cembre 1956. Le succĂšs est immĂ©diat. Jean Sobieski - "Je me sens vivre" pinterest pinterest Le deuxiĂšme amour de sa vie. C'est pour Jean Sobieski que la chanteuse quitta Lucien Morisse quelques semaines aprĂšs leur mariage. Le biopic revient d'ailleurs sur une anecdote musicale qui lie ces trois ĂȘtres l'interprĂ©tation de "Je me sens vivre" sur la scĂšne de l'Olympia le 6 dĂ©cembre 1961. "Elle chante 'Je me sens vivre'. Elle a l'impression qu'avec Sobieski pour la premiĂšre fois, elle se sent vraiment vivre", confie une de ses proches pour l'Ă©mission "Un jour, un destin" qui lui est consacrĂ©e. Cette chanson lui avait pourtant Ă©tĂ© proposĂ©e par Lucien Morisse, mais c'est Ă son nouvel amoureux qu'elle pense en l'interprĂ©tant. "Mon chĂ©ri j'ai pensĂ© Ă toi pendant toute la chanson, tu m'as aidĂ©", clame-t-elle Ă l'homme dont elle est Ă©prise dĂšs qu'elle le retrouve aprĂšs le concert. Ce soir-lĂ marque l'indĂ©pendance de Dalida, dĂ©sormais prĂȘte Ă voler de ses propres ailes dans le monde musical sans l'aide de son ex-Ă©poux. Luigi Tenco - "Ciao Amore Ciao" Pathe Pathe Son histoire est la plus dramatique. Dalida rencontre le jeune chanteur italien en 1966 et s'Ă©prend de cet artiste libre et sincĂšre. Les deux amants gardent secrĂšte leur histoire et leur projet de mariage qui n'aboutira jamais suite Ă l'acte irrĂ©parable commis par Luigi Tenco. Dalida et son Luigi participent Ă un concours lors du festival de San Remo en 1967. Chacun leur tour, ils vont interprĂ©ter la chanson "Ciao amore ciao" Ă©crite par le jeune homme. Il chante en italien, elle en français. Le titre ne sĂ©duit pas le jury et l'auteur est extrĂȘmement déçu. Le soir mĂȘme, alors que Dalida assiste Ă une soirĂ©e, l'Ă©corchĂ© vif regagne sa chambre d'hĂŽtel pour mettre fin Ă ses jours. Prise d'une angoisse Ă son sujet, la chanteuse dĂ©cide d'aller le rejoindre. Elle le dĂ©couvre ensanglantĂ©. "Ciao amore, ciao" est depuis devenue une chanson culte en Italie et l'un des grands succĂšs de la vedette internationale. AprĂšs la mort de son fiancĂ©, Dalida dĂ©prime profondĂ©ment. Un mal ĂȘtre qui va l'amener un mois plus tard Ă tenter de se suicider. Si sa tentative a Ă©chouĂ©, la star avait pourtant tout prĂ©vu comme son dernier concert lors duquel elle interprĂ©ta "Ciao amore, ciao" vĂȘtue de la longue robe noire qu'elle portait lorsqu'elle dĂ©couvrit son amant sans vie. Lucio - Il venait d'avoir 18 ans pathe pathe Le jeune Ă©tudiant. Quelques mois aprĂšs la perte de son compagnon et sa tentative de suicide, Dalida croise le chemin d'un Ă©tudiant italien de 22 ans, Lucio. Il l'aborde en lui exposant son admiration pour son amoureux disparu. Cet intĂ©rĂȘt les rapproche et ils deviennent amants quelques mois jusqu'Ă ce que la diva apprenne qu'elle attend un enfant. Face Ă l'Ăąge de son petit-ami la moitiĂ© du sien, elle dĂ©cide de mettre un terme Ă cette grossesse sans lui en parler, puis le quitte. Cinq ans plus tard, Dalida se replonge dans cette histoire lorsque Pascal Sevran lui propose sa chanson "Il venait d'avoir 18 ans". Si l'histoire initiale est celle du coup de foudre entre un travesti et un jeune homme, dans la tĂȘte de la chanteuse, c'est son aventure avec Lucio qui se dĂ©roule au fil des mots. Richard Chanfray - "Et de l'amour, de l'amour" FRANTA BARTON / AFP FRANTA BARTON / AFP Les histoires d'amour finissent mal. Sa relation avec Richard Chanfray a Ă©tĂ© sa plus longue histoire d'amour 9 ans mais elle est Ă©galement celle qui s'est le plus dĂ©tĂ©riorĂ©e. Face Ă l'inconstance de celui qui partage sa vie, Dalida tente autant que faire ce peu de maintenir une vie de couple normale. Pour lui prouver l'amour qu'elle lui porte, elle accepte d'enregistrer avec lui une chanson en 1975. "Et de l'amour, de l'amour" est nĂ©e. Mais ça ne suffit pas Ă sauver le couple. Dalida met un terme Ă cette relation en 1981, six ans avant sa mort. Ă voir Ă©galement sur Le HuffPost
PrĂ©cĂ©dent123 4 5 Suivant FESTIVAL DU NOUVEAU THĂĂTRE POPULAIRE - SOLEIL DĂRĂGLĂ - Ă FONTAINE-GUĂRIN. ConfĂ©rence - DĂ©bat Les Bois d'Anjou 49250 Du 24/08/2022 au 27/08/2022 Soleil dĂ©rĂ©glĂ©, texte dâElie Salleron TEXTE: Elie Salleron MISE EN SCĂNE: Elsa Grzeszczak COSTUMES: Manon Naudet et ZoĂ© Lenglare CREATION SONORE: Baudouin
Dans sa villa San Giorgio, en Corse. Dalida a 50 ans. Dâun simple chĂąle, elle sâest fait, avec une ceinture, la plus sexy des robes. © Productions Orlando Le public lâidolĂątrait mais elle se sentait abandonnĂ©e. Il y a 25 ans, la chanteuse a choisi de baisser le rideau. Jâai fait croire que jâembarquais pour Turin. A Orly, jâai attendu une bonne demi-heure, que lâon me croie dans lâavion. Puis, je suis allĂ©e aux toilettes, jâai mis un foulard, des lunettes noires pour ne pas ĂȘtre reconnue. Jâai pris un taxi direction lâhĂŽtel Prince de Galles Ă Paris, avenue George-V. A la rĂ©ception, jâai donnĂ© mon nom de jeune fille, Iolanda Gigliotti, jâai demandĂ© quâon ne me dĂ©range pas. Jâai Ă©crit trois lettres une Ă ma mĂšre, lâautre Ă Lucien Morisse, la troisiĂšme Ă mon public. JâĂ©tais sereine. Je me suis allongĂ©e sur le lit. Il nâĂ©tait pas encore 20 heures. Je nâavais quâune pensĂ©e en tĂȘte Luigi. JâĂ©tais apaisĂ©e, jâallais le retrouver [âŠ]. »Dalida sâest ratĂ©e cette annĂ©e-lĂ , en 1967, parce quâune femme de mĂ©nage de lâhĂŽtel entre dans la chambre au bout de vingt-quatre heures, intriguĂ©e par lâĂ©trange silence. La chanteuse avait avalĂ© une Ă©norme quantitĂ© de barbituriques. On mâa dit plus tard que, quand on prend une dose exorbitante de cachets, ça ne marche pas », commentera-t-elle en dĂ©cortiquant son geste comme pour le tenir Ă distance. NâempĂȘche, cette annĂ©e-lĂ , elle avait franchi le pas. SâĂ©tait rapprochĂ©e de sa propre fin avec une sourde dĂ©termination. Un mois plus tĂŽt, au Festival de San Remo, son amoureux, le fier, lâorgueilleux compositeur Luigi Tenco, sâĂ©tait tirĂ© une balle dans la tĂȘte juste aprĂšs avoir ratĂ© la sĂ©lection. Pour le journaliste Philippe Brunel, auteur de La nuit de San Remo » Ă©d. Grasset, un mystĂšre continue aujourdâhui de planer sur cette mort. Câest en duo avec Dalida quâil interprĂ©tait sa composition Ciao amore, ciao », câest elle qui lâa dĂ©couvert dans sa chambre, Ă plat ventre par terre. Elle le croit endormi, abruti par lâalcool et les tranquillisants absorbĂ©s aprĂšs le concours, de rage. Elle caresse ses cheveux, prend son visage dans ses mains, pousse un cri elle est couverte de sang, visqueux. Tenco est mort, câest fini. Un choc terrible. Brunel dĂ©couvre que, juste avant le suicide, une violente dispute aurait Ă©clatĂ© entre Dalida et Tenco. Dans sa lettre dâadieu, il semble insister Jâai fait ça non parce que je suis fatiguĂ© de la vie mais comme un acte de protestation contre un public qui envoie en finale une chanson comme âMoi, toi et les rosesâ. » La suite aprĂšs cette publicitĂ© En tentant de disparaĂźtre, Dalida a balayĂ© en elle la lĂ©gĂšretĂ©Se donner la mort pour ça ? Câest comme si Patricia Kaas sâĂ©tait suicidĂ©e aprĂšs avoir ratĂ© lâEurovision. Durant les quatre semaines qui suivent, Dalida fonctionne comme un automate Ă©missions de tĂ©lĂ©, enregistrements, retour en Italie chez les frĂšres de Luigi⊠Devant sa tombe, elle lĂąche Ă sa secrĂ©taire et cousine Rosie Tu vois, il y a une place Ă cĂŽtĂ©. » Reconcert, Ă©mission de tĂ©lé⊠Lentement mais sĂ»rement, sa dĂ©cision dâen finir mĂ»rit. Comme si son amant avait cassĂ© le tabou. Elle sâest ratĂ©e ; mais elle a balayĂ© en elle la lĂ©gĂšretĂ©. Elle a perdu la Dalida dâautrefois Ă©clatante de santĂ©, joyeuse », comme la dĂ©crit sa biographe Catherine Rihoit. Elle a 34 ans, et dĂ©jĂ un parcours professionnel Ă rendre jalouse Madonna. La suite aprĂšs cette publicitĂ© DâoĂč vient donc cette blonde ClĂ©opĂątre si kitsch en ses fourreaux lamĂ©s ? Iolanda Gigliotti est une Italienne dâorigine calabraise mais elle est nĂ©e en Egypte, le pays des pharaons ! CâĂ©tait alors un protectorat anglais bien plus prospĂšre que le sud de lâItalie. Son pĂšre est premier violon Ă lâOpĂ©ra du Caire ; sa mĂšre, couturiĂšre Ă ses heures, sâoccupe de ses trois enfants, Orlando qui a deux enfants, Luigi et Roberto, Iolanda nĂ©e le 17 janvier 1933 et Bruno-Orlando futur producteur et protecteur de sa sĆur. La petite vit heureuse dans le quartier mĂ©tissĂ© de Choubra, entre chrĂ©tiens et musulmans, entre cultures arabe et italienne. Impensable aujourdâhui. Impensable aussi le traitement quâon lui inflige Ă lâĂąge de 2 ans pour soigner une inflammation de lâĆil, le mĂ©decin ordonne de lui bander les yeux pendant quarante jours ! La gamine a beau hurler, tenter dâarracher son bandeau, on lui lie les poignets, persuadĂ© que câest pour son bien ! Elle vit un enfer dans cette terrorisante obscuritĂ©. Seule la musique, le violon de papa semblent la quand on lui ĂŽte le bandeau, câest un film dâĂ©pouvante la petite louche complĂštement. On lâopĂšre. Ăa ne marche pas. On tente la rééducation, les grosses lunettes, puis, vers 12-13 ans, une autre opĂ©ration, suivie dâune nouvelle rééducation douloureuse. Pas terrible. Câest une adolescente au corps de rĂȘve mais qui fait la risĂ©e des cours dâĂ©cole. On la surnomme Quatâzieux ». Pourtant, quand sa copine Miranda lui suggĂšre de jeter ses grosses lunettes correctrices une bonne fois pour toutes, elle tente lâexpĂ©rience. Elle voit flou, mais elle voit. Et assez pour repĂ©rer le regard bleu azur de Carlo, 15 ans ! Coup de foudre. Ils ne se tiennent mĂȘme pas la main. En ces annĂ©es dâaprĂšs-guerre, dans cette atmosphĂšre italo-orientale, un simple regard est dĂ©jĂ une audace. Carlo sera pourtant son premier chemin vers une fĂ©minitĂ© sĂ©ductrice. La suite aprĂšs cette publicitĂ© La suite aprĂšs cette publicitĂ© Dalida et Delon une jolie romance secrĂšte Jolie brune piquante, elle prend petit Ă petit conscience de ce quelque chose en plus qui fait craquer les garçons. Fine mouche, Iolanda sait leur donner lâillusion de mener les choses. quand elle sâembarque pour Paris ce 24 dĂ©cembre 1954, escortĂ©e par sa mĂšre et ses frĂšres, elle nâest pas rassurĂ©e. La famille, bravement, lâencourage. La petite a 21 ans. Des annĂ©es plus tard, tous la rejoindront, et mamma Giuseppina habitera mĂȘme au-dessus de chez elle, Ă lâitalienne ! Mais pour lâheure, Dalida se retrouve dans un hĂŽtel minable de la rue Jean-Mermoz, Ă courir les castings. Dans le mĂȘme hĂŽtel, elle croise un autre jeune ambitieux de retour de la LĂ©gion Ă©trangĂšre Alain Delon. Ils auront une trajectoire aussi fulgurante lâun que lâautre. Et mĂȘme, la gloire venue, une jolie romance secrĂšte. Ce qui explique le fameux duo de Paroles... paroles... » en 1973, double disque dâor en France et au Lucien Morisse, directeur des programmes dâEurope n°1, grand joueur devant lâEternel, qui façonnera Dalida, lui qui enclenchera le succĂšs avec Bambino ». En deux ans, grĂące Ă son sens aigu du marketing, elle devient la coqueluche de toutes les stations de radio. Et, en 1961, aprĂšs quatre ans de fiançailles », Morisse finit par Ă©pouser sa crĂ©ature. CâĂ©tait le seul homme de ma vie », dira Dalida. Elle le quittera pourtant quelques mois aprĂšs leur mariage. JâĂ©tais trop jeune pour me fixer », regrettera-t-elle. Lucien sera le premier informĂ© de sa tentative de suicide en 1967, un des premiers sur les lieux, puis Ă ses cĂŽtĂ©s Ă lâhĂŽpital durant sa lente rĂ©cupĂ©ration psychiatrique. Il se remariera, fera deux enfants⊠et, toujours dĂ©pendant du jeu, se suicidera chez lui en 1970, Ă 41 ans. Trois ans aprĂšs le ratĂ© de un besoin dâabsolu jamais assouvi, Dalida est une passionnĂ©e extrĂȘme, exaltĂ©e, exigeante, elle y va Ă fond. Christian de La MaziĂšre qui fut son amant puis son ami, se souvient Je lâai vue travailler quinze heures par jour comme possĂ©dĂ©e, sans prĂȘter attention aux rumeurs de la ville. Toute tendue vers la rĂ©ussite, elle franchissait les obstacles, poussĂ©e par une volontĂ© peu commune. A tous, elle imposait sa perfection. » A tous, elle imposait aussi ses colĂšres, qui rappellent celles de son pĂšre. Il fallait lâobserver lisser nerveusement ses longs cheveux derriĂšre les oreilles, signe avant-coureur de tempĂȘte. Et combien de talons a-t-elle brisĂ©s en tapant du pied dans son courroux ! Le perfectionnisme a son Mitterrand amoureux d'une diva de la chansonnetteEn amour, elle souffre en silence. Beaucoup de ses hommes furent indisponibles, mariĂ©s, occupĂ©s. Ou ils avaient simplement besoin de respirer. François Mitterrand, par exemple, qui, une fois au pouvoir, ne pouvait plus venir picorer chez elle un plateau de fruits de mer au dĂ©jeuner. Au PS, on raillait cette amitiĂ©. Cette romance ? En tout cas, les services secrets Ă©taient en alerte et on surnommait le prĂ©sident Mimi lâAmoroso » ! Amoureux dâune diva de la chansonnette. Durant les dix-quinze premiĂšres annĂ©es, Dalida assumait gaiement son image kitsch et populaire, du Petit GonzalĂšs » Ă Itsi bitsi petit Bikini ». Mais, au fil du temps, elle sâavouait tenaillĂ©e par une quĂȘte philosophique. Intelligente mais peu instruite, elle voulait rattraper le retard. DâoĂč sa fascination pour François Mitterrand et ses bataillons dâintellectuels quâelle invitait royalement Ă sa table dans sa maison de Montmartre. Vive, pleine dâhumour, elle savait recevoir, tenir une conversation. Se renseignait prudemment sur le parcours de chacun pour poser les bonnes questions. fou, rĂ©trospectivement, comme elle sâest acharnĂ©e Ă lutter contre ses abĂźmes. Pas Ă©tonnant quâelle tombe amoureuse du philosophe bouddhiste Arnaud Desjardins. Avec lui, elle part en Inde, mĂ©dite en ashram pendant des mois. A tel point quâOrlando commence Ă sâinquiĂ©ter de la voir annuler les galas et dilapider ses fonds en dĂ©penses initiatiques. Par chance, un des gourous le lui confirme Vous ĂȘtes faite pour donner de la joie Ă votre public. » Ouf. Retour aux affaires.Je porte malheur aux hommes que j'aime»Dalida aimait lâamour mais câĂ©tait une grande sentimentale. Pas dĂ©voreuse pour deux sous malgrĂ© son allure de cougar. Elle attirait nĂ©anmoins de drĂŽles de zozos le fameux Richard Chanfray, pseudo- comte de Saint-Germain », par exemple, avec lequel elle est restĂ©e neuf ans. VoilĂ un playboy qui prĂ©tendait transformer le plomb en or ! Il faisait aussi tourner les tables et ne quittait pas Dalida dâun cheveu. SecrĂ©taire, chauffeur, gouvernant, charmeur, fantasque et provocateur, il a fini par la lasser avec ses folies. Il aurait, entre autres, tirĂ© sur lâamant de la bonne, le prenant pour un voleur. Si ça nâĂ©tait pas la vraie vie de Dalida, on croirait Ă un scĂ©nario dâ Amour, gloire et beautĂ© » ! Finalement, en 1983, ce cinglĂ© sâest donnĂ© la mort deux ans aprĂšs leur rupture, par asphyxie dans son parking. Ăa commence Ă faire beaucoup de dĂ©cĂšs⊠Je porte malheur aux hommes que jâaime », murmurait-elle en tremblant, comme si elle sentait se rapprocher un cercle cette journĂ©e du 2 mai 1987, personne ne soupçonnait son geste. Elle avait mille projets une sĂ©rie tĂ©lĂ©, une piĂšce de théùtre, des sĂ©ances photo avec ses plus belles robes⊠Ăa ressemble Ă un astucieux virage de carriĂšre. Elle avait 54 ans, un corps toujours dĂ©sirable, elle avait chantĂ© LĂ©o FerrĂ©, allait vers plus de force intellectuelle. Mais sa dĂ©tresse la minait. Ce jour-lĂ , elle avait annulĂ© une soirĂ©e au théùtre, attendait un coup de fil de François Naudy, son amoureux du moment, un mĂ©decin. Il nâa pas appelĂ©. Orlando Ăa nâest pas pour cela quâelle sâest tuĂ©e. A vrai dire, elle nous fermait de plus en plus sa porte⊠» Pendant vingt ans, depuis sa premiĂšre tentative, elle avait vaillamment tentĂ© de chasser la dĂ©pression qui la rongeait. La vie mâest insupportable », Ă©crivit-elle avant de le dernier message de la chanteuse, qui n'avait jamais Ă©tĂ© montrĂ© et l'interview d'Orlando, son frĂšre, dans notre magazine n°3282.
LesHommes De Ma Vie Le premier dans ma vie M'appelait la dame du Nil On attendait la nuit Sur Le Caire endormie Pour compter les étoiles Et puis on a grandi A Paris étrangÚre Il m'a
100 millions de disques. En trente ans de carriĂšre, Dalida a chantĂ© 2 000 chansons dans 7 langues diffĂ©rentes. Quelque 20 millions de disques auraient encore Ă©tĂ© Ă©coulĂ©s aprĂšs sa mort... Son plus gros succĂšs reste sans conteste Gigi l'Amoroso 1974 avec des centaines de milliers de ventes partout dans le monde ! La chanson aux accents napolitains, qui rappellent ses racines, sĂ©duit tous les publics. Dalida est surnommĂ©e Ă l'Ă©poque la Callas des juke-box ». 40 jours. Le temps qu'elle doit passer encore enfant dans le noir complet, les yeux bandĂ©s, sur ordre d'un mĂ©decin Ă la suite d'une ophtalmie. Celle qui s'appelle alors Yolanda tente d'enlever son bandeau, on lui attache les mains, elle crie, se dĂ©bat et gardera toute sa vie une phobie du noir â elle s'endormira toujours avec une lumiĂšre allumĂ©e. Elle sort de l'Ă©preuve avec un strabisme convergeant des yeux et doit porter de grosses lunettes qui lui vaudront le sobriquet de quatr'z'yeux » durant son enfance. 4 annĂ©es. L'internement de son pĂšre, Pietro Gigliotti, durant la Seconde Guerre mondiale. Fils d'un immigrĂ© italien installĂ© en Ăgypte, il tombe automatiquement dans le camp des suspects aux yeux des militaires anglais, en guerre contre Mussolini. Il perd son travail de premier violon dans l'orchestre de l'opĂ©ra du Caire, et ressort complĂštement brisĂ© de la prison. Aigri et colĂ©rique, il court le cachet dans les cabarets et les bals populaires avant de mourir subitement Ă 41 ans, alors que Yolanda a 12 ans. Elle recherchera souvent l'image de ce pĂšre parti trop vite chez ses futurs compagnons de vie. 21 ans. L'Ăąge oĂč elle est sacrĂ©e Miss Ăgypte Quatr'z'yeux » a pris sa revanche en devenant mannequin malgrĂ© sa petite taille 1,68 m, une superbe brune au regard charbonneux qui lui vaut de tourner dans quelques films de sĂ©rie B. Elle trouve Le Caire trop Ă©triquĂ©, rĂȘve de Paris, de la gloire, elle prend l'avion avec toutes ses Ă©conomies avec la ferme intention de devenir une star. 67, rue de Ponthieu. C'est l'adresse de son premier pied-Ă -terre parisien, prĂšs des Champs-ĂlysĂ©es, pendant qu'elle court les auditions. Une modeste chambre de bonne qu'elle quitte pour une piĂšce encore plus petite rue Jean Mermoz. Son voisin de palier s'appelle Alain Delon. Ils s'aimeront plus tard, dans les annĂ©es 1960, et sortiront le fameux tube Paroles, Paroles en 1972, qui fera un tabac en France et... au Japon, en restant cinq semaines en tĂȘte des classements. 1956. Enfin le succĂšs avec la chanson Bambino que lui apporte sur un plateau son compagnon Lucien Morisse, directeur artistique d'Europe 1. Le titre Ă©tait prĂ©vu pour Gloria Lasso, elle l'enregistre en une nuit et passe en boucle Ă la radio prise en main par Eddie Barclay, Dalida dĂ©croche son premier disque d'or, commence une carriĂšre sur les chapeaux de roues et Ă©pouse Lucien Morisse en 1961. 3 suicides. Je porte malheur aux hommes que j'aime », disait-elle, faisant rĂ©fĂ©rence aux dĂ©cĂšs tragiques de ses proches. En janvier 1967, son fiancĂ© Luigi Tenco se suicide aprĂšs avoir Ă©chouĂ© au concours du festival de la chanson de San Remo, auquel elle participe Ă©galement. Trois ans plus tard, c'est au tour de son ancien mari Lucien Morisse de se tirer une balle dans la tĂȘte dans leur ancien appartement parisien. Et en juillet 1983, Richard Chanfray, l'homme qui a partagĂ© sa vie durant neuf ans, met fin Ă ses jours. Je dois cohabiter avec beaucoup de choses tristes dans ma vie », a-t-elle un jour reconnu. 12 costumes. Pour son show pailletĂ© au Palais des sports, en janvier 1980, oĂč elle est consacrĂ©e icĂŽne gay et disco queen par le Tout-Paris. ConseillĂ©e par son frĂšre Orlando, la chanteuse a su habilement coller Ă la nouvelle tendance musicale elle fait un carton avec Laissez-moi danser Monday, Tuesday et sa version Gigi in Paradisco. Ă presque cinquante ans, la star se produit 17 fois de suite devant des salles pleines, entourĂ©e par douze danseurs et trente musiciens. 11 films. On a tendance Ă l'oublier, mais Dalida rĂȘvait surtout de faire carriĂšre au cinĂ©ma. Elle a tournĂ© en tout une dizaine de films, comme L'Inconnue de Hong Kong, avec Serge Gainsbourg, ou encore MĂ©nage Ă l'italienne avec Ugo Tognazzi. Mais c'est surtout sa performance dans Le SixiĂšme Jour, de Youssef Chahine, oĂč elle n'hĂ©site pas Ă jouer sans artifice une grand-mĂšre courage, qui lui vaudra la reconnaissance des critiques au milieu des annĂ©es 1980. Elle mourra quelques mois plus tard. 120 cachets. Dans la nuit du 2 mai 1987, Dalida s'isole dans sa villa de Montmartre pour en finir avec la vie, ses fantĂŽmes et ses dĂ©ceptions â elle a nouĂ© une relation compliquĂ©e avec un mĂ©decin divorcĂ©. Elle passe un pyjama de satin blanc, coiffe soigneusement sa chevelure lĂ©gendaire, prend plus d'une centaine de barbituriques avec un verre de whisky, se cale Ă demi assise contre ses oreillers et Ă©teint pour la premiĂšre fois sa lampe de chevet. La vie m'est insupportable. Pardonnez-moi », Ă©crit-elle dans une ultime lettre Ă ses proches et son public.
RienQu'un Homme De Plus Rien Qu'un Homme De Plus Rien Qu'un Homme De Plus Ne me demande pas ni comment ni pourquoi La vie m'a transformée Si j'aime le bonheur sans fausse pudeur C'est de l'avoir pleuré ~ musique ~ Les images blanches d'une femme Qui vit une écharde dans l'ùme Avec un mari qui la hait depuis longtemps Les images tristes d
Dalida Durée 0405 Auteur Marie France TourailleCompositeur Paul Et Lana Sebastian Paroles Le premier dans ma vie M'appelait la dame do Nil On attendait la nuit Sur Le Caire endormie Pour compter les étoiles Et puis on a grandi A Paris étrangÚre Il m'a pris comme un pÚre M'a conduite do désert Jusqu'en pleine lumiÚre Et sa main comme une aide Me pousse encore sur scÚne Vous, vous aussi Mal ou bien l'amour vous a grandi Pour vous, vous aussi L'homme idéal chaque fois, see'était lui Vous, vous aussi Allumiez des soleils à minuit Vous, vous aussi Un jour vous direz les hommes de ma vie J'ai pleuré l'Italien Sa chanson son refrain N'était pas terminé Quand il s'en est allé See'est fragile un artiste Depuis mon coeur est triste Et le magicien fou Dans sa boule voyait flou Il voulait faire encore De mon amour de l'or Et ses mains de sculpteurs Dénudaient ma pudeur Vous, vous aussi Mal ou bien l'amour vous a grandi Pour vous, vous aussi L'homme idéal chaque fois, see'était lui Vous, vous aussi Allumiez des soleils à minuit Vous, vous aussi Un jour vous direz les hommes de ma vie Finalement aujourd'hui Moi la femme de personne See'est avec vous que je suis Dans mon coeur ne résonne Aucune nostalgie See'est avec vous qu'je vis Vous, vous aussi Mal ou bien l'amour vous a grandi Pour vous, vous aussi L'homme idéal chaque fois, see'était lui Moi aujourd'hui Mon bilan est sans mélancolie Moi aujourd'hui Puisque j'ai choisi See'est vous ma vie
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